« Alors je m’engage sur ce sentier vers l’inconnu, sans frontière, sans réponse. Soudain je ressens sur mes épaules le poids d’une couverture invisible. Le souffle du vent me suggère une présence bienveillante comme un mystère qui ne se vante pas d’en être un.
Au hasard de mon pas, des « signes » font mon radeau mais la mer est d’huile. J’embarque et je dérive. L’esprit lourd, le cœur noué au passé, je m’arrime à tout ce qui effleure mon âme. Tu avais raison, désormais je dors à la belle étoile.
Les symboles sont mes lanternes vaines : bien enraciné, érigé avec force et majesté, je te retrouve dans les grands chênes qui jalonnent mon parcours, témoins silencieux du temps qui passe. Comme eux, tu as inscrit pudiquement au plus profond de tes cernes les événements qui t’ont touché à fleur d’écorce.
Alors comme une promesse, je perpétue ce legs de ton sang qui coule désormais dans ses veines. »
Audrey Lange