Étant passé par le théâtre, je suis fasciné par la mythologie et la (les) condition(s) humaine(s).

Étant passé par la photo et le cinéma, je suis fasciné par la lumière et ce qu’elle n’éclaire pas.

Étant passé par la mise en scène, je cherche l’expression, le regard, la position qui exprime un sentiment profond et intérieur pour lequel il n’existe pas de mot synthétique mais plusieurs.

Ma peinture est monochrome. Je prépare mes toiles au noir et je ne peins qu’avec du blanc.

Mes coups de pinceaux ne sont pas pour l’ombre. Je ne peins jamais l’ombre.

Elle est déjà là, et je la chasse substantiellement avec de la lumière.

Je fais venir la lumière. Je peins la lumière, exclusivement.

J’ai toujours été ému et passionné par les forts contrastes.

Avant tout, ce qui me donne furieusement envie de peindre c’est l’observation souvent furtive d’une façon qu’a la lumière de tomber, de se déverser sur un visage, ou un corps, ou la partie d’un corps. Comme si la lumière était un liquide qui, en se déversant sur des formes, les fait apparaître.

Je ne traque qu’une chose : la condition humaine et ses profondeurs intérieures. Je traque donc l’ombre en quelque sorte. Je traque l’ombre de nos vies en peignant seulement la lumière.

Tout ce qui reste dans l’ombre appartient à l’imagination des spectateurs.

Dans l’ombre il y a le reste des corps, le reste des visages, nos parts d’inconnu.

Comme une persistance rétinienne, notre cerveau reconstitue à sa guise les formes qui n’ont pas fait leur apparition. Et chacun remplit l’obscurité avec sa propre connaissance, son propre regard sur le monde.

Concernant l’absence de l’utilisation de la couleur dans mes toiles : le blanc me permet de peindre toutes les couleurs en une seule (le blanc est la somme de toutes les couleurs), sur une toile noire sans couleur (le noir est l’absence de couleur).